Offrir un train électrique à un enfant

Il ne faut pas se masquer la face : offrir un train électrique à un enfant est parfois un prétexte pour le père de réaliser son rêve d’enfant… Mais soyons réalistes : il faut au moins qu’un intérêt se manifeste pour que cela devienne le début d’un merveilleux hobby… Quitte à susciter cet intérêt par la visite d’une exposition de modélisme ferroviaire ! C’est que de nos jours dans notre environnement quotidien, on est plutôt confronté aux automobiles dans l’espace public ou à la Formule 1 sur nos chaînes télévisées… D’où l’attrait pour les voitures téléguidées et éventuellement pour les circuits de voitures de course… Le train, lui, a quitté notre quotidien : les passages à niveau ont disparu, les petites lignes que l’on apercevait lors des vacances aussi, les chemins de fer secondaires proches du milieu de vie sont devenus rares ou enterrés sous les villes… Et puis, l’informatique a amené les jeux de gestion ou de stratégie : un monde virtuel, prêt à l’emploi, dans lequel il est si facile de se plonger alors que le modélisme nécessite un apprentissage manuel avant de pouvoir récréer un monde imaginaire…

Toutefois le modélisme en général présente l’avantage développer une habilité manuelle due à l’utilisation d’outils. Le modélisme ferroviaire en particulier apporte un ensemble de savoir-faire ou de connaissances dans les domaines de l’électricité, de l’électronique, de la menuiserie, de la peinture, du modelage, de la décoration et de l’architecture… L’enfant puis l’adolescent pratiquant le modélisme deviendra un adulte apte aux interventions techniques domestiques (de la peinture à électricité) ou un individu qu’une formation technique séduira et qui pourra devenir un expert dans son domaine…

Dans cette optique, pour autant qu’un certain intérêt soit présent, la boîte ou coffret de départ est attrayante… Il faut bien entendu que cette boîte de départ soit adaptée à l’intérêt manifesté : un train d’une certaine compagnie, de voyageurs ou de marchandises, une rame TGV ou un train local, un train contemporain ou d’une époque révolue…
Il faut voir ensuite si les voies contenues dans cette boîte permettront une évolution éventuelle vers un réseau réaliste : la gamme de voie devrait comprendre des aiguillages avec un angle de déviation nettement inférieur à 22,5° (10, 12 ou 15°), la motorisation éventuelle des aiguillages devrait pouvoir être dissimulée, la voie devrait être réaliste avec des traverses de 30 mm de long à l’échelle HO (1/87e), traverses non raccourcies comme c’est souvent le cas avec des voies avec ballast, et cette voie devrait aussi être d’une marque facilement disponible…
Par ailleurs, il y a le choix du système d’alimentation. D’une part, il y a le système « trois rails », le plus répandu avant 1950, qui comporte deux rails de roulement généralement non isolés l’un de l’autre et un troisième rail central isolé : ce système a été conservé par Märklin avec son alimentation en courant alternatif. D’autre part, depuis 1950, le système « deux rails », qui comporte deux rails isolés alimentés en courant continu, a été utilisé par la plupart des autres fabricants…
Depuis 1990, outre ce choix du système d’alimentation, un autre choix doit également être fait : une commande analogique ou une commande numérique dite « digitale », que ce soit pour le système « deux rails » ou « trois rails ». Sachant que par la suite, le matériel récent peut être facilement adapté à la commande analogique ou digitale, ce choix est cependant moins déterminant que celui de l’alimentation « deux rails » ou « trois rails »… L’avantage de la commande analogique lors du développement d’un réseau est la nécessité de la mise en œuvre d’un câblage important, d’interrupteurs, de relais, de composants électroniques et d’une approche logique : cela constitue un apprentissage intéressant… La commande numérique se résume par contre plus à l’achat de modules à connecter…

L’on peut toujours envisager se passer d’une boîte de départ, surtout si l’on ne trouve pas facilement celle qui comprend ce que l’on cherche. On peut dès lors rassembler les éléments de base nécessaires au début d’un petit réseau : une locomotive, quelques wagons ou voitures, des rails et une alimentation… Toutefois, pour débuter ainsi, il faut quasi exclure les bourses d’échange dans lesquelles on trouve du matériel roulant d’occasion. Ce matériel est en effet souvent techniquement dépassé : motorisation rudimentaire, absence de prise pour décodeur, pas de mécanisme permettant l’attelage court, échelle non respectée… Et les dégâts ou pièces manquantes sont difficilement identifiables à première vue… Ce matériel est plutôt destiné aux collectionneurs ou amateurs avertis…

Bien entendu, un débutant n’a pas les mêmes exigences concernant la conception d’un réseau qu’un modéliste expérimenté et ses envies évolueront au fil de sa passion : il peut cependant être utile au départ de sonder ses affinités concernant le thème, l’époque et la région. Un viaduc ne s’improvise pas sur un réseau partiellement construit : il faut prévoir dès le départ les pentes avec une déclivité de maximum 3 cm par mètre… Un train à vapeur ne côtoie pas un TGV…

Et pour terminer il faut parler du coût… Une boîte de départ, même complétée par quelques rails supplémentaires, occasionne une dépense comprise entre 150 et 300 euros. Un coût plus conséquent se situe plutôt au niveau des éléments à acquérir ou non : un panneau multiplex et deux tréteaux de support pour une infrastructure rudimentaire, quelques outils à main, des panneaux de polystyrène expansé pour le volume du décor, de la gaze hydrophile, de la colle à bois et de la peinture acrylique brune pour la surface du décor… Les autres dépenses seront étalées dans le temps au fur et à mesure de l’évolution du réseau : maquettes de bâtiments à construire, peintures glycérophtaliques pour maquettes, assortiment de flocages pour végétation et accessoires de décor prêts à placer… S’il est vrai que certains éléments peuvent être construits par le modéliste, un débutant ne se lancera par exemple pas dans la construction de réverbères… Par contre, il est sans intérêt d’acheter un tunnel sous une montagne : cela n’est jamais réaliste et il vaut mieux modeler une colline et n’acheter que deux portails de tunnel…

Outils utilisés pour un réseau de trains électriques ou pour modélisme ferroviaire.
Les outils accumulés au cours de 50 ans de modélisme ferroviaire

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