Le tableau de commande optique

Dès le montage du premier réseau sur un panneau de 122 cm sur 244 cm, le « pupitre de commande » composé de deux transformateurs et d’une dizaine de boîtiers d’interrupteurs constituant le fameux « Poste de commande » de Fleischmann a été retiré du panneau pour gagner de la place… Une petite table séparée construite en tasseaux supportait un coffret en bois de 35 cm de profondeur, de 50 cm de largeur et de 4 cm de hauteur sur le couvercle duquel étaient vissés les boîtiers d’interrupteurs et à l’intérieur duquel étaient disposés les résistances de ralentissement et les relais… Les transformateurs étaient fixés sur une tablette suspendue sous ce coffret et cette structure était complétée latéralement par une plaque verticale en multiplex perforée des 10 rangées de 10 trous dans lesquels étaient enchâssées 100 fiches femelles qui assuraient les liaisons électriques avec le réseau de trains miniatures.

Lors du montage du second réseau construit au début des années septante, ce pupitre de commande, complété de boîtiers d’interrupteurs supplémentaires et câblé à neuf, a été récupéré. Le point faible de ce type de pupitre de commande était cependant la difficulté de faire correspondre les interrupteurs numérotés aux nombreux aiguillages qui, pour des raisons d’esthétique, ne portaient pas de numéros visibles comme cela se voyait fréquemment à cette époque sur de grands réseaux de démonstration… Fleischmann venait d’ailleurs de sortir son poste de commande figuratif en 1968 (« Système 530 ») pour répondre à cette difficulté… D’autres marques proposeront également des postes de commande figuratifs, appelés également tableaux de commande optiques (TCO), à réaliser au moyen d’éléments combinables pour représenter toutes les configurations de voies imaginables… Toutefois ces systèmes présentaient un coût non négligeable et le danger de l’indisponibilité des éléments en cas de modification ultérieure du tracé des voies, raisons pour lesquelles ils n’ont pas été utilisés… Après le démontage du second réseau à la fin des années septante et la récupération des voies, des éléments du décor, des accessoires électriques et du matériel roulant, l’encombrante structure en bois de ce pupitre a été détruite avec l’idée de la reconstruire un jour « en mieux »…

Poste de commande Fleischmann constitué de boîtiers d'interrupteurs.
Le poste de commande Fleischmann constitué de boîtiers d’interrupteurs

Une période d’une dizaine d’années sans réseau a suivi alors que l’intérêt pour le modélisme ferroviaire n’avait pas faibli… En effet, le local qui avait abrité les deux premiers réseaux était devenu trop éloigné du nouveau domicile et ce dernier n’offrait pas de place pour un réseau… L’entrée dans la vie professionnelle a mis le projet de reconstruction d’un réseau en veilleuse… Mais un second déménagement prévu pour 1989 dans une habitation pouvant accueillir un réseau a été, dans l’année qui a précédé ce déménagement, à l’origine de la construction d’un nouveau pupitre de commande sous la forme d’un tableau de commande optique (TCO)… Notons que cette abréviation « TCO » est propre au modélisme ferroviaire : dans les chemins de fer cette abréviation désigne un « Tableau de Contrôle Optique », tableau synoptique dépourvu de commandes permettant de visualiser la position des trains, des aiguillages et des signaux.

Ce tableau de commande optique a été conçu avec l’expérience des réseaux précédents pour un nouveau réseau en double raquette comme l’avait été le second réseau… Ce tableau de commande optique se voulait souple et adaptable au futur réseau, le troisième réseau, qui n’existait encore qu’à l’état de projet… Le principe de ce tableau de commande optique, face supérieure d’un coffret électrique, a été d’être indépendant de la structure sur roulettes qui supportera ce coffret. Deux transformateurs régulateurs de tension ont été inclus dans le coffret pour l’alimentation de deux circuits de voie indépendants tandis que les transformateurs pour accessoires alimentant le coffret seront disposés sur une tablette inférieure du support… Les connexions électriques avec le réseau sont réalisées par 175 prises unipolaires situées sur la face latérale gauche du coffret. Le coffret lui-même rassemble tous les relais, résistances et circuits imprimés qui auraient pu être répartis sous le réseau ou dissimulés dans l’épaisseur du décor… Le coffret et le tableau de commande optique le surmontant ont une largeur de 60 cm et une profondeur de 40 cm, tandis que la hauteur totale est de 15,5 cm. Le tableau de commande optique avec ses interrupteurs et schémas de voies est protégé par un couvercle amovible de 2,5 cm de haut, amenant la hauteur du coffret à 18 cm. Ce couvercle a été prévu afin de prévenir les détériorations dues aux inévitables dépôts d’objets divers en dehors de périodes d’utilisation du tableau… Ce tableau de commande optique est composé de cinq panneaux : le panneau gauche vissé sur le coffret, trois panneaux montés sur un cadre ouvrant fixé par des charnières au coffret et donnant accès à l’intérieur de ce coffret et le panneau droit vissé comme le panneau gauche. Le diagramme des voies dans la première version était découpé dans du papier coloré, puis collé sur du papier blanc et recouvert d’un film plastique autocollant, le tout étant finalement fixé sur les fins panneaux en multiplex du tableau…

Tableau de commande optique (TCO) construit en 1989 pour un futur réseau.
Tableau de commande optique construit en 1989 pour le futur troisième réseau et composé de cinq panneaux dont les trois centraux reprennent le tracé des voies jugé idéal du deuxième réseau démonté dix ans plus tôt : une gare centrale visible donnant accès de chaque côté à une gare en coulisse…
L’ouverture à droite sur la face verticale avant donne accès à deux transformateurs régulateurs…

Ce tableau de commande optique a été utilisé pour le troisième réseau avec sa première configuration de voies, puis a été complété pour la commande d’une ligne à voie métrique indépendante et a finalement été adapté au tracé actuel des voies… Dans cette seconde version, les panneaux de multiplex ont été remplacés par des panneaux de fibres avec une face lisse laquée en blanc : le diagramme des voies est peint grâce à un pochoir découpé dans un film plastique autocollant.

Tableau de commande optique (TCO) en 1995.
Tableau de commande optique complété sur le panneau de gauche pour la ligne à voie métrique, adapté sur les panneaux centraux à la configuration définitive des voies de 1995 et complété sur le panneau de droite…

Le caractère évolutif et adaptable de ce tableau de commande optique est illustré par les dernières modifications apportées au panneau droit avec de nouveaux interrupteurs et une signalétique plus claire…

Tableau de commande optique (TCO) en 2021.
Etat du tableau de commande optique en 2021 : sur le panneau de gauche, schéma de la ligne vicinale corrigé et, sur le panneau de droite, commandes adaptées à la possibilité d’exploitation automatique du réseau en quatre blocks.

Ce tableau de commande optique a suivi les adaptations inévitables lors des modifications du réseau de trains électriques miniatures et sa souplesse réside d’une part dans les connexions unipolaires facilement modifiables et d’autre part dans l’utilisation des cinq panneaux remplaçables formant le tableau… Notons ici que les prises électriques unipolaires du coffret sont classées par ordre logique dans des groupes de fonctions électriques alors que quatre écheveaux des câbles proviennent des quatre parties démontables de l’infrastructure du réseau…

Connexions électriques entre pupitre de commande et réseau assurées par 175 prises.
Face latérale gauche du coffret avec les 175 prises unipolaires assurant les liaisons avec le réseau ou, pour les six dernières, l’alimentation du coffret par trois transformateurs placés sur une tablette sous le coffret. On distingue le couvercle de protection protégeant le tableau de commande optique.

Coffret électrique sous tableau de commande optique ouvert.
L’intérieur de coffret électrique sous le tableau de commande optique : relativement encombré…

Ce pupitre de commande composé d’un support sur roulettes et d’un coffret électrique amovible surmonté d’un tableau de commande optique a plus de 30 ans… Sa conception demeure la plus simple et la plus pratique pour la commande analogique d’un réseau de trains électriques miniatures. Mais sa conception soufre de quelques défauts améliorables :
– le cadre ouvrant supportant les trois panneaux centraux devrait supporter les cinq panneaux, les panneaux fixes à gauche et à droite avec leurs supports sont une erreur qui rend l’accès difficile;
– il faudrait une rangée supplémentaire de 25 prises sur la face latérale pour avoir 200 connexions afin de laisser plus de positions inutilisées pour faciliter les modifications et regroupements, de plus cela augmenterait la hauteur du coffret de 1,5 cm et donc le volume disponible;
– le second transformateur régulateur abrité dans le coffret électrique ayant sa sortie continue inutilisée pourrait être remplacé par un transformateur extérieur sur la tablette du support, ce qui libérerait de la place dans le coffret.

A refaire ce pupitre de commande avec des éléments actuellement disponibles, il y aurait quelques différences :
– les témoins lumineux à ampoule à incandescence qui se dévissent malencontreusement en chauffant seraient remplacés par des témoins à diode lumineuse;
– de petites alimentations à découpage délivrant du courant continu remplaceraient les gros transformateurs délivrant du courant alternatif pour la commande des moteurs d’aiguillages à mouvement lent, pour la commande des relais en courant continu et pour l’alimentation des signaux à diodes lumineuses, ce qui éviterait les nombreux redressements du courant alternatif avant ces accessoires.



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